Afrique: le cours d’Airtel Africa chute dès son entrée en bourse

Airtel Africa, filiale du groupe de télécommunication indien Bharti Airtel, a finalisé ce vendredi sa cotation simultanée sur les bourses de Lagos et de Londres, y levant 750 millions de dollars (660 millions d’euros) pour une valorisation totale de 3,9 milliards de dollars.

Cette entrée en bourse met fin à une attente de plusieurs mois, Airtel Africa ayant retardé sa cotation l’année dernière en raison de la volatilité des marchés émergents. Elle marque également la plus importante cotation africaine de l’année écoulée, devant la plateforme de commerce en ligne Jumia, cotée à New York en avril pour une valorisation d’1,1 milliard de dollars.

« Nous sommes ravis de l’accueil que nous ont réservé de nombreux investisseurs de qualité à travers le monde », a déclaré le directeur général du groupe, Raghunath Mandava, au matin du 28 juin. « C’est un moment de fierté pour l’équipe qui a fait d’Airtel Africa le deuxième plus grand opérateur mobile en Afrique. »

Titre surévalué

Mais ce moment de fierté n’aura été que de courte durée, le cours des actions de l’entreprise africaine ayant chuté dès les premiers instants de courtage. Peu après 8 h 30, heure locale, les actions s’échangeaient à seulement 85 centimes de dollar, soit une baisse de plus de 16 % par rapport au prix de vente initial, avant de remonter légèrement en cours de matinée.

Airtel Africa avait semble-t-il été largement surévalué ces derniers mois, certains parlant d’une valeur potentielle de 8 milliards de dollars, pour une levée de fonds pouvant atteindre le milliard de dollars.

C’est d’ailleurs au plus bas de la fourchette de prix annoncée par Airtel Africa le 17 juin qu’ont été vendues les actions, malgré le soutien appuyé de ses actionnaires existants, parmi lesquels le fonds souverain singapourien Temasek et le conglomérat japonais SoftBank Group, qui avaient déjà investi 1,25 milliard de dollars dans le groupe africain fin 2018 et s’étaient déclarés prêts à investir dans son introduction en bourse également.

La téléphonie moins porteuse de croissance que le paiement mobile

Airtel Africa a dû vendre 19 % de ses parts pour atteindre son objectif de 750 millions de dollars. En haut de la fourchette de prix, le groupe africain n’aurait eu à en vendre que 15 %.

Au cours de ses discussions avec les investisseurs, la société a fortement mis l’accent sur son service Airtel Money, pour indiquer qu’elle pourrait connaître une croissance aussi forte que les grandes sociétés africaines de paiement mobile. En réalité, cette activité ne représente que 7 % de ses revenus annuels, loin derrière son activité de téléphonie mobile, qui est moins porteuse de croissance.

Airtel Africa, présent dans 14 pays d’Afrique subsaharienne, dont le Nigeria, a néanmoins su réduire sa dette à l’approche de sa cotation. De 7,8 milliards en mars 2018, celle-ci est tombée à 4 milliards en mars de cette année.

Reste à savoir à quel niveau se stabilisera le cours d’Airtel Africa, et quel effet son introduction aura sur les gestionnaires de tours de télécommunication Eaton et Helios, qui ont également par le passé exprimé leur souhait d’intégrer la Bourse de Londres avant de mettre ces plans en suspens.


SOURCE: Jeune Afrique

More News

Ethiopia: Hurdle cleared for M-Pesa inclusion in telco licence

Ethiopia has cleared the way for Safaricom to introduce M-Pesa in the market of 110 million people after deciding to include the ...

East Africa: Egyptian lender CIB reaches for a bigger piece of region’s banking sector

Egyptian largest private sector bank by assets Commercial International Bank (CIB) is seeking to acquire more banks to strengthen ...

Africa: Off-grid solar access solutions for continent identified

The European Investment Bank and International Solar Alliance have published a study outlining access solutions to overcome key ...

Kenya | country tops world in growth in new electricity connections

Kenya has been ranked the top country in the world in reducing population with no access to electricity, pointing to the impact ...