République Démocratique du Congo : le FMI met en garde le pays contre la trop forte dépendance aux recettes minières

Face à la baisse anticipée des recettes minières qui risque de ralentir la croissance du PIB congolais, une mission du FMI recommande à Kinshasa de consolider ses recettes, notamment fiscales, tout en encourageant la diversification de l’économie.

Cette une première depuis 2015, rendue possible grâce à la rencontre de Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, et de Christine Lagarde, présidente du FMI, à Washington en mars dernier. Après quinze jours de mission en RDC, une équipe du FMI a rendu le 5 juin son rapport sur la situation du pays, dans lequel elle préconise des ajustements de politiques économiques et financières.

Dirigée par Mauricio Villafuerte, cette mission souligne que « la stabilité macroéconomique [de la RDC] a continué à se consolider en 2018 grâce aux politiques macroéconomiques prudentes mises en place depuis mi-2017 ». Selon son rapport, « la croissance des activités non minières devrait plus que doubler en 2019 », en raison de la hausse des investissements publics et de l’optimisme post-électoral.

Encourager les investissements du privé

Malgré tout, les experts estiment que la croissance du PIB total diminuera, à cause d’un prévisible ralentissement de l’activité minière (celle-ci avait très fortement augmenté en 2018 en raison de la hausse des prix du cobalt). Passée de 3,7 % en 2017 à 5,8 % en 2018, la croissance du PIB devrait s’établir autour de 4,3 % en 2019.

Face à ces perspectives, les représentants du FMI listent des suggestions afin de « diversifier l’économie et de s’attaquer aux niveaux élevés de pauvreté et de chômage dans une population en rapide expansion ».

Simplifier la réglementation, consolider les impôts et les paiements non fiscaux, améliorer de la gouvernance, intensifier la lutte contre la corruption et la recherche de rentes… Ces conseils listés par le rapport devraient « contribuer à améliorer l’environnement des affaires et à encourager les investissements du secteur privé ».

Augmenter les réserves de change

Les plans des autorités concernant les projets d’infrastructures sont cohérents avec l’objectif d’initier une croissance durable, « mais ils nécessiteraient une plus forte mobilisation des recettes », estiment les envoyés du FMI.

Ceux-ci préconisent donc une rationalisation des dépenses fiscales et une consolidation des recettes minières au sein du Trésor, « ce qui donnerait au gouvernement une capacité d’emprunt accrue pour soutenir les investissements publics et les priorités sociales ».

« Une plus grande transparence dans la gestion des ressources naturelles est capitale pour atteindre cet objectif », ajoute le texte.

Enfin, compte tenu de la dollarisation du système financier international et de la vulnérabilité de la RDC aux aléas économiques externes, la mission a encouragé les autorités à « poursuivre les efforts pour augmenter fortement [leurs] réserves internationales par rapport à leur faible niveau actuel – environ trois semaines de couverture d’importations », conclut le rapport.


SOURCE: Jeune Afrique

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